MISE EN PLACE D’UN COMITE DE GESTION DES OUVRAGES/INFRASTRUCTURES DU PROLAC

Le Comité de Gestion (COGES) est mis en place à l’issue du processus d’un diagnostic participatif villageois. Les différentes parties prenantes doivent  maîtriser leurs rôles et attributions afin de mieux répondre aux attentes des commerçants (construction et équipement des marchés ruraux), des éleveurs (construction des forages pastoraux, des parcs à bétail, des quais d’embarquement, marchés à bétail etc.), des agriculteurs (Aménagement des périmètres, entrepôts, magasins de stockage …) et des populations (forages PMH, Mini AEP, forages multi usages). Les membres du comité sont les garants de toutes les décisions prises relatives à la gestion de l’infrastructure mis à leur disposition par le PROLAC. Le processus de concertation sur la gestion de l’ouvrage se fera au cours des assemblées villageoises réunissant le maximum de groupes socio-professionnels et de couches sociales (agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, commerçants…).

1. Composition

Le Comité de gestion s’appuiera dans la mesure du possible sur des personnes des villages en proximité avec l’infrastructure concernée et qui ont plus ou moins un lien étroit avec l’activité principale de cette infrastructure. Le Comité de concertation communal mis en place lors du processus de planification pourra par exemple être réaménagé pour couvrir les problématiques de gestion des ressources et infrastructures agro-silvo-pastorales.

Il est attendu que les acteurs suivants soient membres du COGES :

• Pour les infrastructures agropastorales (champs, aires de pâturage, entrepôts, magasins, piste à bétail) :
• éleveurs sédentaires
• éleveurs transhumants
• agriculteurs
• pêcheurs
• femmes et jeunes.
• Pour les points d’eaux (forage PMH, forage multi usage, forages pastoraux, mini AEP) 
• populations hôtes
• représentant des personnes déplacées
• représentant de la commune
• Pour les marchés ruraux (Hangar des marchés et boutiques, parcs à bétail)
• Association des acteurs du marché (vendeurs, acheteurs, courtiers, aide commerçant etc.)
• Représentant de la commune (agents collecteurs des droits de place sur le marché)
• Les représentants des autres services de l’état présent sur le marché (agriculture, élevage, commerce…)
• Les autorités traditionnelles sont les présidents d’honneur. Les COGES rendront compte de leurs activités aux présidents d’honneur. Le COGES ne devra pas compter plus de 15 membres.

2. Missions

La mission principale du COGES est l’organisation des concertations entre les acteurs membres du comité et les autres acteurs utilisateurs de l’ouvrage/Infrastructure ou de son service sur toutes les questions d’aménagement de gestion et du suivi évaluation de ses capacités productives.

Les autres missions du COGES sont :

• Mobilisation des énergies locales (populations) pour l’aménagement, la gestion et le suivi des activités) ; 
• Contribution à la prévention des conflits entre les acteurs utilisateurs ;
• Participation à la mobilisation des ressources pour la réalisation des investissements planifiés (matérialisation et sécurisation des ouvrages) ;
• Interface entre les populations, le Comité ou le Cadre Communal de Concertation et la Commune ;
• Suivi de l’application des règles de gestion et des réalisations physiques des activités dans sa zone d’action.
• Rendre compte aux autorités traditionnelles et au Cadre de Concertation Communal de leurs activités.

3. Etapes de mise en place du Comité de Gestion

Quelques étapes à suivre dans le cadre de la mise en place d’un COGES :

• Sensibiliser les populations sur l’importance du comité de gestion dans la gestion des ouvrages et infrastructures;
• S’accorder sur les missions et la composition du COGES ;
• S’accorder sur les critères de choix des membres du COGES (intérêt, disponibilité, expérience, respect du genre, représentativité des villages,…) ;
• Faciliter le choix des membres sur la base des critères préalablement définis.

4. Fonctionnement

Chaque Comité définira ses statuts et règlement intérieur ou adaptera les documents existants pour prendre en compte les changements actuels.

Au niveau organisationnel :

• Tenue régulière des AG ;
• Respect des textes réglementaires ;
• Respect des principes démocratiques ;
• Etablissement régulier des procès-verbaux ;
• Fonctionnalité des organes (compréhension des rôles, dynamisme des membres, réunions régulières, conduite des activités) ;
• Un système de communication efficace (entre les différents organes, entre le Cadre de Concertation Communal et entre les villageois membres) ;
• Redevabilité des membres des organes ;
• Gestion participative et transparente du comité ;
• Capacité de contrôler la gestion ou le mode gestion ;
• Existence des procédures.

Au niveau du management social :

• Capacité de définir des alternatives réalistes et réalisables en lien avec l’analyse du contexte et la vision en associant la base ;
• Capacité de présenter les documents (Rapports d’activités, comptes, comptes rendus, etc.) ;
• Capacité de planifier les activités (Plan d’action, calendrier d’activité…) ;
• Capacité de mobiliser les ressources locales.

• Réunions/Rencontres du COGES
• Du type et de la périodicité des réunions

Le COGES est l’organe porteur de toutes les actions de développement et d’amélioration des capacités de fonctionnement de l’ouvrage/infrastructure dans un village ou un ensemble de village. Il doit être à cet effet très actif et dynamique au travers des rencontres et des animations autour des activités à l’intérieur des villages selon leur usage de la négociation, de la fixation des règles d’utilisation et de la mise en œuvre des plans d’amélioration des ressources agro-silvo-pastorales. C’est l’interface directe entre les communautés bénéficiaires, la Commune, les services de l’Etat et tous les projets et programmes intervenant dans sa Commune. Pour assurer une telle responsabilité, le COGES doit disposer d’un règlement intérieur qui doit régir les principes de son fonctionnement en fonction de ses spécificités. Il est proposé que les membres se rencontrent tous les mois pour évaluer l’avancement des activités arrêtées dans leur plan d’action. A cet effet, ces rencontres pourront se faire sous la coordination technique d’un Facilitateur recruté par le comité.

• De la convocation et de l’objet des réunions

Les réunions du Comité, convoquées par le Président, doivent porter sur l’état d’avancement des activités programmées et sur le niveau de mise en œuvre des chartes de gestion au niveau villages. Pendant cette réunion, les réalisations clés des partenaires au développement pourront faire l’objet du partage par les représentants des villages où se réalisent les aménagements.

• Du compte-rendu des réunions des COGES

Les comptes rendus succincts des rencontres, rédigés avec l’appui d’un Facilitateur doivent être partagés entre les différents membres du comité. Les problématiques complexes doivent être portées d’abord aux Chefs des villages.

Visites et voyages d’échange d’expérience

Le brassage de connaissances est un élément important de capitalisation. Afin de faciliter le brassage d’idées et de connaissances entre les membres du Comité  dans une même Commune, dans les autres Communes, dans les autres Régions d’intervention et même au-delà, il est encouragé des cadres d’échanges et de partage d’expériences. Ces cadres de partage doivent porter sur la motivation d’un COGES à apprendre, à partager et sur la capacité à produire un effet « tâche d’huile » sur les autres. Ils devront être les plus objectifs.

• Descentes de suivi des règles, des réalisations physiques sur les sites

Les COGES doivent prévoir dans leur plan d’action/feuille de route, des descentes sur le terrain pour travailler en permanence avec les utilisateurs des ouvrages et infrastructures, pour prévenir les conflits et mettre en place les conditions favorables pour l’amélioration de la productivité/durabilité des systèmes mis en place.